samedi 4 décembre 2010

Couche par couche_suite

Grâce à l’aide substantielle et aux encouragements de David Charbonnier, « ma bestiole » {terme piqué à Déborah Jean, amie férue de multimédia et de codes en tous genres actuellement en master à Paris VIII} a pu voir le jour. Le processus aléatoire et autonome souhaité il y a de cela quelques semaines fonctionne. Les combinaisons sont infinies et les images fabriquées – ces macules pour citer Bertrand – sont renouvelées sans cesse à l’aide d’un simple clic de souris.


4 couches


3 couches


2 couches


2 couches

Le processus tel qu’il est encodé actuellement fonctionne selon cette particularité :
_une image est sélectionnée dans un dossier parmi 6 autres,
_cette image qui a déjà été choisie peut être à nouveau sélectionnée,
_le processus fait autant de superpositions qu’il y a d’images.


Les répétitions admises, ceci laisse, selon les aléas de l’aléatoire, la possibilité de se retrouver avec des superpositions de 2, 3, 4, 5 ou 6 fois la même image. Je trouve ça plutôt amusant compte tenue de la plus ou moins grande probabilité que cela se produise.

Ce qui serait fou ? Que la même image soit sélectionnée six fois d’affilée. On appellerait ça un pied de nez ! La probabilité pour que cela produise est de {si je ne dis pas de bêtises} 6 chances sur les 46 656 combinaisons totales. Il faudrait que je demande confirmation.

Une fois les images créées, je regarde, je sélectionne celles qui me plaisent, celles où il se produit de l’inattendu, du mystère ou de la magie. En guise de dernière couche viens se superposer du texte, composé en Helvetica dans sa forme arrondie. Sa forme standard m’est apparue trop rigide et austère lors de mes essais ; ça ne me plaisait pas. On dira que je cherche à arrondir les angles.

Le texte le plus visible et lisible donne des informations de lieu et de temps. Il indique de quel point géographique à quel autre le prélèvement d’images s’est fait et à quel moment. Ces informations restent relatives, un nom de ville fait défaut.

L’autre texte, en corps plus petit, vient expliciter un peu le comment de la chose, expliquant sommairement la façon dont je m’y suis pris pour fabriquer mes images. Un éclairage est apporté.

Voici différentes étapes de recherches :





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Le temps de la mise à plat

La discussion avec les presse-papiers a été fructueuse, le dialogue s’est créé, des questionnements se sont ouverts.




La présence de ce texte explicatif, systématique d’une version à une autre a provoqué des réactions. Sa constance vient quelque peu à l’encontre de l’idée du processus aléatoire de production des images. Il parait redondant et au final n’apporte rien de plus à l’image. Il encombre. Il encombre d’autant plus qu’il pourrait être plus fluide dans son écriture. Ce qu’il est important de voir en l’état c’est que nous avons un contenu informatif au milieu d'un élément de plus plastique.

Je suis partagé. Il est vrai que sa présence lève un voile sur le travail qu’il n’est peut-être pas utile de divulguer. L’image doit garder un mystère et préserver le secret qu’elle semble protéger. Elle doit pouvoir développer son propre discours. En posant ce texte j’empêche peut-être un dialogue d’avoir lieu, je court-circuite involontairement quelque chose engagé par l’aspect plastique du travail.

Mais pourtant je continue de me dire que cet aspect systématique et répété fait partie de la démarche de réalisation. Et je me verrais mal ne pas en rendre compte. Ou je cherche à être trop honnête ou à être trop compris, ce qui peut faire défaut.

Est-ce qu’il est nécessaire pour un travail d’être ouvertement expliqué ? Doit-il y avoir explicitement fourni des clés aidant à sa compréhension ? Est-ce qu’il doit porter sa propre justification de façon apparente ? Selon Marie c’est au lecteur de se débrouiller à trouver les clés et faire l’effort de chercher comment ça a été fait.

Un autre aspect de ce texte à été questionné, plus formel cette fois : son échelle. L’idée qu’il faille se rapprocher du support pour pouvoir lire ce qu’il dit discrètement pendant qu’il raconte autre chose de façon plus forte et prononcée est plutôt plaisante je trouve. Des notions de proximité se mettent en place pouvant aboutir à du sens.

Qu’est-ce que c’est que de lire un support de loin puis de prés ? Qu’est-ce que cela peut vouloir signifier ? Que deviennent les éléments de l’image que nous ne voyons plus lorsque l’on s’en rapproche ? Quel type de rapport cela peut-il créer de se rapprocher d’un support pour avoir à le lire ?

Le lecteur doit venir chercher des informations autres que celles perçues instantanément. Cela l’invite à venir prendre le temps de découvrir ce qu’une affiche a à dire et à la côtoyer d’un peu plus prés, moins à distance, pour voir un peu mieux de quoi elle est faite. Cela peut amener le lecteur à se mettre dans une position d’éveil guidée par de la curiosité. Cela peut amener à faire connaissance tout simplement.

Ce petit texte, doit-il rester au final ? Je ne sais plus trop. Personnellement je trouve que sa présence, graphiquement parlant j’entends, est intéressante. J’aime bien son côté « je m’incruste par-dessus ». Mais je reconnais que son contenu n’accompagne pas du mieux qu’il soit le reste des éléments avec lesquels il cohabite.

Il faudrait peut-être voir à ce que son contenu soit changeant d’une affiche à une autre et que ça puisse apporter quelque chose de plus à l’ensemble ; pas très évident.

Autrement, sans ce texte explicatif, l’affiche semble s’alléger et trouver un certain équilibre. Elle vient susciter des questionnements tel quel. Il n’y a peut-être pas à chercher plus loin...

Je souhaiterais maintenant pouvoir sortir ces images au format 50 x 70 cm pour leur donner un peu plus de présence et profiter du format maximum possible dans notre atelier de sérigraphie. Car j’aimerais que la partie texte soit faite en sérigraphie, pour en rajouter une couche justement. Je ne sais pas encore dans quelle couleur. Rien ne m’empêche d’en tester plusieurs. Le blanc est tentant je dois avouer. C’est tellement peu naturel de parler d’encre blanche en imprimerie... Le blanc a cette ambigüité : est-ce que c’est une défonce dans l’image ou est-ce qu’il existe réellement ?

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